Notre faiblesse est notre force

La canne pensante

Blaise PASCAL, le philosophe français, disait que l’homme était une « canne pensante », c’est-à-dire une créature fragile à la merci de la nature et des phénomènes qui l’entourent. Il n’a pas besoin que toutes les forces du monde se liguent contre lui pour se briser, un simple vent fort ou un animal maladroit suffisent à le casser. Cependant, la deuxième partie de cette phrase est aussi importante, sinon plus : nous ne sommes pas n’importe quelle canne, nous sommes une canne dotée de pensée, de conscience et de rêves. Voilà notre force.

La nature humaine est vraiment paradoxale, nous sommes un animal sans grandes capacités physiques, sans griffes, ni dents acérées, sans super force ni vision nocturne. Lâchez un homme nu dans la jungle, à moins qu’il soit un militaire d’élite entraîné aux techniques de survie, il ne tiendra probablement que quelques jours (avec de la chance). Pourtant, c’est cet animal faible, sans griffes ni énormes crocs, qui a conquis et dominé le monde entier. C’est nous qui regardons les étoiles et faisons tout notre possible pour tenter de les toucher. Le plus faible de tous les animaux sauvages est devenu maître du monde (pour le meilleur ou pour le pire). Et ce n’est pas qu’on n’a pas affronté de difficultés pour y arriver : famines, guerres, pandémies, tyrans fous et bien d’autres sont sur la liste des choses qui ont failli anéantir l’humanité. Alors, comment avons-nous réussi ? Nous y sommes parvenus grâce à l’une des capacités les plus puissantes de l’esprit humain : la résilience.

La résilience ou la capacité de se relever

Tout d'abord, la résilience est un attribut de la matière, c’est la capacité qu’ont certains objets à reprendre leur forme initiale après avoir subi un changement ou un traumatisme. Quand on plie une tige de bambou et qu’elle revient à sa position, on dit qu’elle a une grande résilience.

La psychologie a repris ce concept issu de la physique pour décrire la capacité humaine à faire face aux difficultés, au stress, et à tout ce qui peut tenter de nous faire tomber. L’être humain a montré qu’il est l’une des créatures les plus résilientes de la planète, en s’adaptant, changeant ou revenant sur ses pas quand c’est nécessaire. L’être humain est tombé plusieurs fois, mais s’est relevé à chaque fois (la preuve que tu es ici, en train de lire ce texte). Cette magnifique capacité à se relever, encore et encore, ne appartient pas à un groupe spécial de personnes, c’est une qualité universelle à toute l’humanité. Peut-être que tu te dis que tu es une exception, que tu n’arrives pas à te relever. La vérité, c’est que la résilience est en toi, il te suffit de la renforcer.

Il existe des milliers de conseils pour développer la résilience sur internet, nous ne nous attarderons pas dessus ici. Pour finir, je vais te raconter une petite histoire que j’ai lue quand j’étais enfant, et qui m’a beaucoup marqué. Une histoire qui nous montre comment les difficultés sont là pour faire ressortir le meilleur de nous-mêmes.

L’origine des perles

Un jour, un professeur trouva un élève abattu, submergé par ses difficultés. Il décida alors de lui raconter l’origine des perles :

-« Sais-tu ? » lui dit-il, « Les perles sont parmi les objets les plus beaux de la nature, mais paradoxalement, elles sont le fruit de la douleur, de la blessure causée à l’intérieur par l’entrée d’une substance étrangère. Il suffit qu’un minuscule grain de sable pénètre dans la coquille pour que les cellules de la nacre, qui recouvrent l’huître à l’intérieur, commencent leur lent travail, couvrant couche après couche ce corps envahisseur pour protéger la partie vulnérable de l’huître. Le résultat de cette "blessure cicatrisée" sera la perle. »

-« Chez les humains, c’est un peu pareil », continua le professeur face à l’étonnement de son élève. « Il y aura des gens qui nous diront des paroles blessantes. Parfois, on nous accusera d’avoir dit des choses que nous n’avons jamais dites. On pourra aussi faire l’objet d’un autre rejet, l’indifférence, ou toute autre difficulté que la vie nous présente. Tout cela sont des blessures qui nous feront très mal. »

-« Et que devons-nous faire pour nous protéger ? » demanda le jeune garçon.

-« Ce que tu dois faire, c’est fabriquer ta propre perle. En recouvrant chacune de tes blessures d’amour, en pardonnant et en comprenant, tu transformeras cette douleur en quelque chose de très précieux. »